Dans Les Normands
Le dimanche de cette 18ème semaine tombe un 1er mai. Que faire avec cela ? J'ai essayé de répertorier les différents évènements qui ont eu lieu en ce premier jour du mois de mai.
Bien que les évènements évoqués ci-dessous soient largement antérieurs à la symbolique qui a fait de ce jour un jour férié, c'est l'occasion de rendre un hommage à quelque ancêtre né ou décédé ce jour particulier.
Voir :
Marie est née à Normanville, petit village du Pays de Caux, le 12 aout 1748. Son père, prénommé André, y était tailleur d'habits. Sa mère se nommait Marie DELALANDRE. Elle n'eut que des soeurs, deux plus âgées, Marie-Catherine et Marie-Madeleine, et une plus jeune, née en 1754, prénommée Catherine Rose.
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Ce 12 aout 1748 a été baptisée par Mr Feuilloley curé de Normanville pour la 3e section Marie Ouin née d'aujourd'hui du légitime mariage d'André Ouin et de Marie Delalandre. Le parrain Charles Petit, la marraine Jeanne Catherine Quesnel tous de cette paroisse sont signés à l'exception de la marraine qui nous a déclaré ne savoir écrire. |
Lorsque son père décède, Marie a 11 ans. Ce sont ses oncles Charles et Robert, les frères de sa mère, qui recueillent toute la famille. Se retrouver sans homme à la maison avec quatre filles à élever ne devait pas être évident à cette époque. Marie Delalandre, sa mère, meurt en 1770. Marie Ouin a 21 ans. Il est temps pour elle de se marier.
Dans le même village, la famille Lecoutre, cordonnier de père en fils, a un garçon, prénommé François Alexandre, également en âge de convoler. Il est cordonnier comme son père. Les arrangements entre les deux familles se font et, le 29 janvier 1771, la célébration du mariage a lieu en l'église de Normanville.
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Cejourd'hui vingt neuf janvier mil sept cent soixante onze après la publication des bans du futur mariage entre François Alexandre Le Coutre cordonnier âgé de vingt quatre ans fils dernier puiné de Charles le Coutre cordonnier et de Marie Madeleine Leroy d'une part, et Marie Ouin âgée de vingt deux ans fille seconde puinée de feu André Ouin et de feue Marie Delalandre d'autre part tous deux de cette paroisse faite au prône de notre messe parroissiale par trois jours de dimanche consécutifs scavoir le six, treize et vingt du présent mois de janvier sans qu'il se soit trouvé aucun empêchement ny opposition, je soussigné prêtre titulaire des Chapelles de Normanville pour Monsieur Levaillant curé dudit lieu seconde portion, ay reçu après des fiancailles célébrées en cette église le jour précédent, leur mutuel consentement de mariage et leur ay donné la bénédiction nuptiale avec les cérémonies prescrites par la Sainte Eglise en présence dudit Charles Le Coutre père de l'époux qui a déclaré ne scavoir signer de ce interpellé, de Charles LeCoutre cordonnier frère de l'époux de la paroisse du Bourg de Valliquerville, de Charles Delalandre tisserand, oncle de l'épouse et Robert Delalandre journalier oncle de l'épouse tous deux de cette paroisse et autres soussignés avec eux. L'époux et l'épouse par leur marque ayant déclaré ne scavoir signer de ce interpellé. |
Après leur mariage, le couple reste à Normanville où François Alexandre exerce son métier de cordonnier. Et les naissances s'enchainent.
Leur premier garçon, prénommé François Alexandre comme son père, nait le 2 juin 1771. Bon, le mariage avait du être consommé avant la célébration ! Il sera cordonnier, comme son père. Le pauvre est mort un an après son mariage à l'hopital des Sans Culottes de Fontainebleau. Il était soldat au premier Bataillon de l'Aisne. Il avait 24 ans et venait d'avoir son premier enfant.
Une petite Marie-Catherine Rose nait en 1772. En 1805, elle était fileuse à Valliquerville et donne naissance à un enfant naturel, Marie-Rose.
En 1774, nait une fille qui ne vit qu'une seule journée. Jean-Baptiste voit le jour en 1776, puis Marie-Rose en 1778. Cette dernière n'a vécu que trois jours. Jérome Jean, l'ancêtre de mon mari, nait en 1779. Lui aussi sera cordonnier. En 1781, c'est la naissance de Pierre Eustache, mais le petit ne vivra qu'une seule année. La liste se termine avec à nouveau une fille décédée à la naissance en 1783.
Sur les 8 enfants de Marie et François Alexandre, seuls trois ont vécu suffisamment longtemps pour pouvoir enfanter à leur tour ...
En 1811, Marie a 62 ans et son époux 64 ans. Ils vivent à Auzebosc, à côté d'Yvetot où François Alexandre exerce toujours son métier de cordonnier. Leur fils Jérome Jean n'habite pas bien loin, à Ypreville. Sur les huit heures du soir en ce jour de printemps, Marie décède. De quoi ? L'acte ne nous en donne pas les détails. Sa mort est déclarée une heure plus tard à la mairie par son époux et son fils.
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Ce jourd'hui premier mai mil huit cent onze à neuf heures du soir, par devant nous maire de la commune d'Auzebosc canton et arrondissement communal d'Yvetot faisant les fonctions d'officier de l'état civil sont comparus les sieurs Jean Jérome Le Coutre fils âgé de trente deux ans cordonnier demeurant à Ypreville et François Alexandre Le Coutre âgé de soixante quatre ans cordonnier domicilié à Auzebosc époux de la défunte ci après désignée, lesquels nous ont déclaré que Marie Ouin âgée de soixante deux ans, fille seconde puinée de feu André et de Marie De la Landre épouse dudit François Alexandre Lecoutre Fils second puiné de Charles et de Marie Le Roy est décédée à son domicile le premier mai à huit heures du soir l'an mil huit cent onze dont acte que les déclarants ont signé avec nous. |
François Alexandre a signé l'acte de décès de sa femme. Il a appris (avec difficulté) à former les lettres de son nom depuis son mariage. Il lui survivra encore 4 ans et s'éteindra à Auzebosc le 20 février 1815.
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