Jean-Antoine Chaptal, chimiste et homme politique

Le 02/12/2023 0

Dans Cousinages célèbres

Jean-Antoine Chaptal est un chimiste, homme politique et homme d'État français du XVIIIe et du début du XIXe siècle.  Il a donné son nom à la chaptalisation, procédé permettant d'augmenter par sucrage la teneur en alcool des vins.

L'art de faire le vin

La chaptalisation

  • C'est quoi ? La chaptalisation consiste à rajouter du sucre au moût pour augmenter le degré d'alcool final du vin après la fermentation alcoolique.
  • Dans quel cas le fait-on ? Ce procédé est surtout utilisé dans les régions du Nord, où les conditions météorologiques peuvent parfois empêcher une maturation correcte des raisins. Quoique maintenant avec le réchauffement climatique ... Il fait bien sûr l'objet d'une réglementation très stricte pour éviter fraudes et tricheries. D'ailleurs dans certaines régions, au moment des vendanges, un achat de sucre en trop grosse quantité est généralement considéré comme suspect !
  • Quels sucres a-t-on le droit d'utiliser ? 
    • Le saccharose traditionnellement (canne à sucre, betterave) ;
    • Le MCR ou moût concentré rectifié : c'est un sirop de sucres de raisin inodore et incolore obtenu en géneral après concentration sous vide du moût. Sa concentration en sucre est de l’ordre de 850 g/l (50% fructose / 50% glucose).
    • Le MC ou moût concentré : Très peu utilisé en oenologie, il modifie fortement la composition des vins (glycérol, extrait secn composition phénolique…).
  • Comment savoir quelle est la quantité de sucre à ajouter au moût ? D’un point de vue légal, l’augmentation de 1% du volume d’alcool nécessite un enrichissement à hauteur de 16.83 g de sucre par litre. Il existe des tables de chaptalisation, permettant de calculer la quantité de sucre à ajouter en fonction du degré d'alcool souhaité. Mais plus rapide et plus contemporain, l'IFV Sud-Ouest a mis en ligne un outil de calcul permettant d’approcher la quantité de saccharose ou de MCR à ajouter pour atteindre un degré d'alccol choisi.

 

Mais laissons place à Jean-Antoine Chaptal

 

Le hameau de Nojaret

Jean-Antoine Chaptal (1756-1832) naît dans un milieu rural modeste, mais son oncle, Claude Chaptal, médecin, soutient son éducation en médecine puis en chimie. Après des études à Montpellier, il se tourne vers la chimie à Paris, gagnant une renommée pour ses applications industrielles, notamment l'amélioration de la production de l'acide chlorhydrique. Il devient célèbre pour la chaptalisation, un procédé d'augmentation du taux d'alcool dans les vins.

De retour à Montpellier en 1780, Chaptal crée une fabrique chimique qui le rend célèbre en Europe, obtenant des titres de noblesse en 1786. Durant la Révolution, il dirige des manufactureries et participe à des initiatives scientifiques avec des figures telles que Berthollet, Laplace et Monge.

En 1800, Napoléon le nomme ministre de l'Intérieur, où Chaptal réorganise l'instruction publique, signe des décrets administratifs et contribue à la création d'écoles, dont l'école de sages-femmes de Paris en 1802. Il démissionne en 1804 pour se consacrer à ses travaux scientifiques.

Nommé sénateur en 1804, il devient pair de France sous la Restauration en 1819. Impliqué dans des commissions et missions spéciales, il signe l'agrément à la Constitution sénatoriale en 1814. Chaptal préside le Conseil de Perfectionnement de l'École spéciale de Commerce en 1824.

Ruiné par les dettes de son fils, il perd son château en 1823. En fin de vie, il se consacre à l'agronomie, publiant "Chimie appliquée à l'agriculture" en 1823. Il meurt dans la pauvreté à Paris le 29 juillet 1832. Son héritage inclut des contributions notables à la chimie industrielle, à l'œnologie, à la politique et à l'éducation.

Parenté avec Jean-Antoine Chaptal : par Jean Jourdan et Anne Martin aux Fonts (Saint-Bauzile 48), XVIIe siècle

Sources et compléments

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