Le monument aux morts de Hures

Le 13/05/2021 0

Dans Les Lozériens

Le département de la Lozère est celui qui a compté le plus de morts par habitant. Les paysans sont placés en première ligne, et, une fois qu’il devient évident que la guerre va durer, ils restent seuls : les ouvriers qualifiés sont retirés du front pour encadrer la nouvelle main-d’œuvre, des femmes principalement, dans les usines.

Pour les jeunes Lozériens, le conflit est meurtrier. Il n’y a pas de commune qui ne paie son écot à la patrie. Pour le département de la Lozère, 4,86 % de la population de 1911 disparait (à comparer avec les 2,9 % de morts pour la France en général). Certes, la Lozère, avec ses 5 962 morts au combat, se classe au 81ème rang des départements français, loin de la Seine et de ses 96 620 morts. Mais c’est, en pourcentage, le plus touché des départements français : 22 % des mobilisés lozériens décèdent, contre 17 % au niveau national.

Je vais essayer de retracer l’histoire des 14 soldats tombés pendant la Grande Guerre figurant sur le Monument de Hures.

Le monument de Hures

AVESQUE Pierre Jean Eugène

1/12/1915 à Hures

BONNAL Isidore Victor

22/08/1914 à Lunéville (54)

BOULET Marius Urbain

15/06/1916 à Verdun (55)

COMBEMALE Prosper Fortuné Emile

18/01/1916 à Aubérive (51)

COMBES Joseph Edouard

5/09/1914

DIDES Basile Sylvain

30/12/14 à Béthincourt (55)

FAGES Paul Odilon

7/04/1915 à Lamonville (55)

FAYET Urbain Auguste Vincent

2/11/1914 à Louhans (71)

GAL Constant Pierre-Jean

9/09/1914 à Saint Florentin (89)

MAURIN Prosper Fortuné

12/11/1916 à Rarécourt (55)

MICHEL Jules Joseph

9/03/1919 à Mas Saint Chély

PRATLONG Eugène Félix

20/03/1915 à Lunéville

RECOULY Justin Urbain

2/04/1917 à Masevaux (68)

VACHIN Emmanuel Frézal

22/08/1918 à Orléans

 

Les liens cliquables renvoient sur leur fiche Mémoires des Hommes

Eugène Avesque, mort pour la France à 46 ans

Hippolyte Pierre Jean "Eugène" AVESQUE voit le jour le samedi 28 août 1869 à Drigas. Ses parents, Alexis Hippolyte Avesque et Marie-Eugénie Boulet ont respectivement 33 et 27 ans à sa naissance. Ils sont cultivateurs sur Drigas. Eugène est le troisième garçon d’une fratrie de dix enfants dont cinq décèderont en bas-âge.

Eugène sera cultivateur à Drigas jusqu’à son incorporation. Il fait son service militaire entre 1890 et 1893.

Il se marie le samedi 9 février 1901 à la mairie de Hures avec Marie-Eulalie Boulet (la "tante Avesque"), fille de Jean-François Boulet et de Marie-Sophie Maurin, une famille de Drigas dont provient un de nos ancêtres.

Le couple, qui restera installé sur Drigas, aura sept enfants dont trois mourront en bas-âge.

Il est rappelé à l'activité par ordre de mobilisation générale le 2 mai 1914. Il a alors 44 ans et est père d’une famille de trois enfants survivants.

Il arrive au corps le 15 avril 1915. Il est rapidement réformé n°2 par la commission spéciale de Cotte le 19 octobre 1915 (tumeur à l'estomac) et repart à Drigas pour sa convalescence.

Hippolyte P. J. E. AVESQUE est décédé le mercredi 1 décembre 1915 (suite blessure de guerre), à l'âge de 46 ans, à Drigas. Sa tumeur à l’estomac a empiré et lui a été fatale.

Il ne sera resté que 6 mois sur le front, suffisamment pour contracter une maladie qui sera mortelle.

H avesqueIl a été déclaré « Mort pour la France », ce qui a permis à ses enfants mineurs d’être Pupilles de la Nation et à sa veuve de toucher une pension.

Sa femme, Marie-Eulalie, lui survit jusqu’en 1975 où elle décède à l’âge de 90 ans. Elle ne s’est jamais remariée.

Avesque tombe

Isidore Bonnal, mort pour la France à 24 ans

Isidore Victor Bonnal est né le 2 avril 1890 au Buffre. Il était le dernier d’une famille de 2 filles et trois garçons. Son père, Jean-Baptiste, était maçon, sa mère, Marie-Rose Julier, femme au foyer. Elle se retrouva veuve en 1902.

Leur fils ainé, Jean-Baptiste, était « simplet ». (Il fut déclaré indigent) lors de son recensement militaire. Leur fils cadet, Gervais Justin, fut condamné à 15 ans de travaux forcés en 1909 pour homicide volontaire et mis à la disposition du Ministère des Colonies. Il était alors marié et père de deux enfants. "Atroce vengeance"

Isidore fut appelé sous les drapeaux dès l’appel à la mobilisation générale. Comme Joseph Combes, que l’on verra plus bas, il rejoint le 81ème RI caserné à Montpellier qui fut rapidement envoyé en Meurthe et Moselle.

On peut se rendre compte de l’intensité des combats en lisant le carnet de Jean-Marie Chaubet, de la même compagnie que Isidore, et disparu comme lui, le 22 aout.

16 aout : Nous nous levons tous transis car la pluie de la veille était rentrée dans la tranchée, nos effets sont tous mouillés. Nous allons à l’emplacement où nous avions passé la nuit l’avant-veille. Nous recevons l’ordre de marcher sur Vaucour. Après avoir traversé de nombreux champs, nous arrivons en vue du village. Les maisons sont brûlées. Je pars en patrouille avec 4 hommes, pour la première fois nous voyons le poteau frontière. Dans la forêt, on trouve des sacs, des objets ayant appartenu aux prussiens. Nous faisons halte à la lisière de la Forêt de la Garenne. Nous arrivons devant un village, Meuzière les Vics.

 

17 aout : Nous quittons le village. Je rencontre le sergent de la 4ème, il n’avait pas été blessé, je lui rends son carnet. Nous traversons quelques villages et toujours des bois. Dans une forêt, une troupe de hulons tirent sur les éclaireurs du 1er hussard et blessent un homme au pied et trois chevaux – on doit en abattre deux. Le soir nous arrivons à Bisping. Nous achetons une oie (nous la faisons cuire) – des cigares et de l’eau de vie. Le soir la fusillade se fait entendre. C’est le 96ème et le 122ème qui sont sous le feu de l’ennemi. Le canon tonne.

18 aout : On nous réveille à 2h pour nous dire de nous tenir prêts à prendre les armes, ma section prend le piquet – à 3h on vient réveiller nos brancardiers pour aller ramasser et soigner les blessés des deux autres régiments, il y a beaucoup de blessés et de morts. Le canon tonne toujours. Nous quittons le premier emplacement pour le céder au 56ème d’artillerie, nous partons en arrière et nous construisons une tranchée pour nous protéger contre les coups de l’artillerie allemande. Les canons du 56ème ont ouvert le feu sur les allemands, le 96ème, le 142ème et le 122ème sont déjà en avant – les voitures pour les blessés partent car ce matin, elles commencent à en ramener. Nous quittons notre position pour aller en avant. Nous allons près d’une autre forêt. Nous entendons la fusillade, les obus sifflent. Nous faisons le café et nous n’avons pas le temps de cuire la viande. Nous nous dirigeons vers Angviller, nous allons prendre les avant-postes. Il fait très froid, nous construisons une tranchée.

19 aout : nous restons sur les positions abritées derrière la tranchée. Les allemands font leur apparition à 8h. On fait un feu. A 9h, un peloton d’infanterie bavaroise avec des hulans font leur apparition à la lisière de la forêt. Nous attendons qu’ils sortent mais ils ne se montrent pas. Nous quittons les tranchées pour aller traverser la forêt. Le capitaine vient de nous dire que le maire de ? et le garde-champêtre vont être fusillés car ils ont été trouvés en train de téléphoner le mouvement de nos troupes à l’ennemi. Nous quittons notre emplacement pour aller dans la forêt de la veille. Le capitaine tombe de cheval, il s’est laissé mordre la jambe, il marche en boitant. Nous allons en avant de l’artillerie du 3ème pour la protéger. Nous restons avec l’artillerie jusqu’à 20h. Nous partons et campons en dehors du village de ?, nous passons une deuxième nuit blanche.

20 aout : Nous faisons un café pour la section (2h). Le soleil se lève, avec lui commencent les premiers coups de feu, nous sommes attaqués par l’armée allemande, les premiers tirailleurs partent, les hommes porteurs de cisailles aussi. Nous attendons les ordres. 6h, les premières voitures d’ambulances arrivent de Lunéville pour prendre les blessés de la veille. Comme l’artillerie française tire, nous nous portons à sa droite puis nous allons vers Angviller. Nous prenons des formations de combat, des balles égarées sifflent à nos oreilles, un escadron de cavalerie est avec nous. Le canon tonne. Nous changeons de position, notre corps se replie, l’armée part en désordre. Le 81ème a perdu une partie de son effectif. L’effectif après la charge : il reste 1 sous-lieutenant, 2 sergents et 60 hommes. Nous quittons nos positions, c’est une débâcle terrible sur la route qui conduit à Mazières qui fut si riante pour aller, c’est bien triste pour le retour. Les convois partent en désordre, la cavalerie, l’artillerie, le génie, tout se mélange. Nous allons nous poster en dessus du village de Maizières.

Le 22 aout, le régiment a 1300 hommes blessés, tués ou disparus. Isidore en a fait partie. D’abord considéré comme disparu, sa mort a été officiellement fixée au 22/08/1914. Il a été décoré de la médaille militaire et de la Croix de Guerre.

Marius Urbain Boulet, mort pour la France à 38 ans

Marius "Urbain" BOULET voit le jour le jeudi 6 septembre 1877 à Hures. Il est le fils de Jean Louis Honoré BOULET, cultivateur, âgé de 43 ans et de Marianne Eugénie FAGES dite Eugénie, ménagère, âgée de 37 ans. C’est un lointain cousin de mon père. (Ils sont parents à 5 générations de distance)

A sa naissance, il a pour frères et sœurs : Marie (née en 1866), Alexis Honoré (né en 1869), Calixte Privat (né en 1874).

Il fait partie de la classe 1897 et est classé dans la seconde partie de la liste car son frère Calixte est déjà sous les drapeaux. Il fait son service militaire entre 1898 et 1899, service où il écope d’une condamnation pour « chasse avec engins prohibés ». Malgré cet incident, le certificat de bonne conduite lui est accordé.

Sa description militaire est la suivante : cheveux et sourcils châtains, yeux châtains, front couvert, nez fort, bouche grande, menton rond, visage ovale, taille 1.73 m - Niveau d'instruction : 3

Il s'unit avec Augustine Marie RECOULY (1883-1938). Ce couple aura deux enfants, Marius Justin né en 1905 et Urbain Marius Fernand né en 1914.

Il est rappelé à l’activité par l’appel à la mobilisation générale et arrive au corps le 5 aout 1914. Il passe au 311ème RI le 17 octobre 1914. Le 311ème, sous le commandement de René Mangematin, Lieutenant-Colonel, est essentiellement composé de soldats provenant du Sud de la France : Antibes, Nice, Marseille, Millau, Mende.

En juin 1916, son régiment est mobilisé pour la bataille de Verdun. Marius fait partie du 5ème Bataillon, 20ème Compagnie sous les ordres du chef de bataillon Jean Héran.

L’attaque du 15 juin 1916, longuement préparée, est relatée dans le journal de marche.

Jounal

« De 12h à 16h, intense préparation de l’artillerie sur les tranchées à attaque. A 16h, l’artillerie allonge son tir, l’attaque se déclenche et se déroule dans les conditions ci-après : la première vague sort de la tranchée dans un ordre parfait. La seconde vague sort quand la première a déjà parcouru 150 mètres. La première tranchée allemande est atteinte et dépassée par la première vague : 226 prisonniers, dont 6 officiers, sont faits. La deuxième vague la dépasse également.

A ce moment (16h30), l’artillerie allemande ouvre un tir de barrage d’une violence extrême sur le centre et surtout sur la gauche de la ligne d’attaque. Le lieutenant-colonel Mangematin, commandant le régiment, est blessé à son poste de commandement. Les pertes en hommes sont lourdes. »

La tranchée allemande est conquise ce jour-là mais Marius Boulet y laissera la vie ainsi que 18 autres soldats de son bataillon. Il ne repose pas dans une nécropole nationale, il a été déclaré comme disparu lors de ce combat.

La tombe de sa femme est toujours présente dans le cimetière de Hures.

Tombe recouly

Prosper Combemale, mort pour la France à 33 ans

En abordant l’histoire de Prosper Combemale, il nous faut raconter l’histoire complète de sa famille.

Son nom figure sur le monument aux morts de Hures car Prosper s’y est installé comme cultivateur après son mariage.

Il est le quatrième d’une famille composée de quatre garçons et d’une fille, originaire des environs de Meyrueis et de Gatuzières. La grande guerre a durement touché cette famille : trois des quatre garçons y sont restés ainsi que l’époux de leur fille.

L’ainé, Justin Félix

Il est né en 1879 à Gatuzières, dans le hameau de Aures. Il effectue son service militaire entre 1900 et 1903 au 17ème bataillon de Chasseurs à Pied à Rambervilliers dans les Vosges. Il se marie en 1910 et s’installe à a Citerne comme cultivateur.

La bataille de Crouy : 11-12 janvier 1915

Le commandant Ardisson vient prendre le commandement en remplacement du commandant Rozier. Dans la nuit du 11 au 12, il prend position sur le rebord est de la côte 132, à l’ouest de Crouy. La brigade marocaine a pris deux lignes de tranchées et un lacis impénétrable de boyaux où il ne sera pas possible de se reconnaitre avant le jour.

Dès la pointe du jour, une préparation formidable d’artillerie ennemie bouleverse toutes les tranchées, coupe les communications ; à 7h les boches s’avancent en colonnes par quatre, précédées par des hommes sans armes et levant les bras ; ces colonnes sont prises sous le feu des 75 qui font un carnage terrible et dispersent les assaillants, mais l’ennemi, disposant d’importantes réserves dans les carrières souterraines de Pasly, revient toujours à la charge.

A 10h, le régiment qui est à notre gauche cède sous la pression de l’ennemi qui arrive au bord du plateau. Le bataillon résiste quand même sur place, dans l’espoir de voir déboucher une contre-attaque qui le dégagera. Mais l’ennemi qui connait parfaitement les lieux continue son infiltration. Ordre est donné d’abandonner la position ; le repli s’opère sous les feux des positions que l’ennemi occupe sur la gauche du bataillon et une centaine d’hommes ne peuvent se replier avant l’encerclement de la position ; ils résistent quelques heures, mais n’ayant plus de munitions, ils sont obligés de se rendre.

Lors de la mobilisation, le couple a un enfant. Justin part le 5 aout 1914, passe au 64ème Bataillon Alpin de Chasseurs à pied le 19 septembre en garnison à Villefranche sur Mer. Le 64ème quitte Villefranche le 22 aout, sous le commandement du Colonel Rozier. Le 26 aout, il débarque à Longuenau, près d’Amiens et cantonne à Boves où se constitue un groupe de quatre bataillons de chasseurs chargés de protéger le débarquement du 7ème C.A à Amiens.

Justin est disparu le 12 janvier 1915 dans l’Aisne, côte 132 de Crouy. (Avis du 12 mars 1915. Décès fixé au 12 janvier 1915 par jugement déclaratif de décès rendu par le Tribunal de Florac le 18 janvier 1921.) Son nom est inscrit sur le Monument aux morts de Meyrueis.

C’est le second à disparaitre dans la famille, après son beau-frère Léon Mercier, tué dès aout 1914.

Germain, le troisième garçon

Marius « Germain » Louis est né en 1881, à Aures également. En 1901, il est boulanger à Meyrueis. Incorporé le 15/11/1902 au 24ème Bataillon alpins de Chasseurs à pied à Villefranche sur Mer, il est libéré le 23/09/1905. Il se marie à Meyrueis en 1907 avec sa cousine Maria Bertrand. Ils s’installent à Montpellier et ont deux enfants avant la guerre.

Mobilisé le 13 aout 1914, il rejoint le 81ème RI à Montpellier. Après les batailles de Lorraine, le 81ème est dirigé dans le Nord de la France, et bivouaque près de Vermelles. C’est lors d’une journée jugée calme par le lieutenant dans le journal de marche que Germain est tué, vraisemblablement par un obus. Son nom figure sur le monument aux Morts de Montpellier, son lieu de résidence.

Et enfin, Prosper

Comme ses frères, il a été mobilisé dès le début de la guerre, le 14 aout 1914. Il rejoint le 142ème RI à Mende, puis passe au 122ème RI le 25 avril 1915 et revient au 142ème RI le 12 mai 1915.

Prosper est disparu le 25 septembre 1915 Secteur d'Aubérive (Marne) lors de la 2eme bataille de Champagne, âgé de 33 ans. Son décès a été constaté et fixé au 18 janvier 2016 sur le champ de bataille de Baconne. Il est inhumé à la Nécropole nationale à Aubérive dans la Marne, Cimetière militaire du Bois du Puits Tombe numéro 1761.

Joseph Combes, mort pour la France à 26 ans

Joseph Edouard Combes est né le 21 aout 1885 à Drigas, fils de Justin Combes et Virginie Agrinier, cultivateurs en ce lieu.

Lors de son service militaire, réalisé entre 1906 et 1911, l’agent recruteur fait de lui la description suivante : Cheveux et sourcils châtain, yeux châtain, front ordinaire, nez moyen, bouche moyenne, menton rond, visage ovale, taille 1.56 m - Niveau d’instruction : 0 (il était donc totalement illettré).

Arrivé au corps le 4 aout 1914, suite à la mobilisation générale, il est affecté au 81ème RI. Ce régiment est caserné à Montpellier, avant d’être envoyé en Meurthe et Moselle.

Début septembre 1914, le régiment s’installe sur les hauteurs d’Haudonville. Le premier bataillon, dont fait partie Joseph, sous le commandement du capitaine Fondeur, interprète mal les ordres de repli donnés et se dirige vers l’ennemi. Résultat : 2 tués (dont Joseph) et 8 blessés (dont le capitaine). Ceci lui vaudra la Croix de guerre à titre posthume.

Basile Dides, mort pour la France à 23 ans

Basile Sylvain voit le jour le mardi 24 février 1891 au Buffre. Il est le fils ainé de Victor DIDES, cultivateur, âgé de 32 ans et de Marie Eulalie ARNAL, ménagère, âgée de 24 ans. C'est le seul garçon de la famille. Ses parents ont eu 7 filles puis un autre garçon, en 1903, qui ne survivra qu’un an.

De la classe 1911, il effectue son service militaire dans le 55ème RI entre 1912 et 1914. Sa description est la suivante : Cheveux châtain clair, yeux bleu clair, front grand et vertical, nez rectiligne, visage plein, oreilles grandes et écartées, menton à fossette, taille 1.70 m - Niveau d'instruction : 3

Dès la mobilisation, il rejoint le 55ème basé à Pont Saint Esprit. Le régiment se dirige en Lorraine, où lors des batailles, plus de 500 hommes sont mis hors de combat en aout 1914. Après la bataille de la Marne en septembre, le régiment est envoyé dans la Meuse fin novembre 1914, dans le secteur de Béthincourt. Jusqu’au 20 décembre, tout est calme dans le secteur. A partir de ce jour, le régiment essuie des tirs nourris de l’Armée allemande et la bataille reprend.

Basile S. DIDES est décédé le mercredi 30 décembre 1914, à l'âge de 23 ans, à Béthincourt. Il est décoré le 20 mai 1916.

Ci-dessous le récit de la journée du 30 décembre 1914, jour où Basile fut tué.

Dides 1 Dides 2

 

Paul Fages, mort pour la France à 23 ans

Paul Odilon FAGES voit le jour le samedi 3 octobre 1891 à Nivoliers. Il est le fils ainé de Justin FAGES, cultivateur, âgé de 29 ans et de Jirnie Arthémise COMBEMALE, ménagère, âgée de 27 ans.

En 1912, suite à son recensement, il est incorporé pour réaliser son service au 255ème RI basé à Pont Saint Esprit. Directement mobilisé dès la déclaration de guerre, il suit le 255ème RI dans ses différentes opérations.

Avril 1915, c’est l’offensive de la Woëvre. Une attaque générale est lancée dans la journée du 5 avril, attaque qui aboutit à un demi-échec dû au brouillard et à la pluie, qui ont gêné les réglages de l’artillerie, à la boue compacte et glissante qui alourdit les fantassins, empêche le déplacement et l’installation rapide des batteries et diminue l’efficacité du tir, les obus éclatant mal dans un terrain détrempé.

Dans la journée du 7 avril, l'offensive est pour­suivie sans résultats.  Aux Eparges, l'ennemi fait affluer les réserves et contre-attaque constamment. Les régiments résistent avec un héroïsme splendide, supportent un bombardement effroyable et s'élancent à l'assaut, arrachant chaque fois un peu de terrain à l'ennemi.

Mais le général Dubail se rend compte, dans la soirée du 7 avril, que l'attaque brusquée est devenue impos­sible. Les Allemands ont constitué dans cette région une organisation défensive très puissante ; tranchées bétonnées, organes de flanquement blindés, lignes de tranchées successives et réseaux épais. L'artillerie n'est pas en état de ruiner une pareille organisation. En conséquence, le Commandant en chef prescrit de passer à une attaque méthodique, mais puis­sante, afin de gagner du terrain partout où cela sera possible et de maintenir dans la région attaquée les réserves de l'ennemi. Cette attaque se poursuit jusqu’au 9 avril et permet d’arracher définitivement le terrain aux allemands. En 5 jours, l’armée aura perdu 78 officiers et 3900 hommes.

Paul O. FAGES est décédé lors de cette attaque le mercredi 7 avril 1915 à 15h30, à l'âge de 23 ans.

Urbain Fayet, mort pour la France à 32 ans

Urbain Auguste Vincent Fayet est né le 16 juillet 1882 à Sainte-Enimie.

En décembre 1909, il se marie avec Séraphie Marie Bonnal, qui habite le Buffre. Elle est la sœur de Isidore Bonnal dont nous avons parlé plus haut. A noter que parmi les témoins présents à leur mariage, figurent Jules Michel et Marius Boulet qui décèderont également lors du conflit.

En 1910, nait au Buffre leur fils, Louis Gabriel Jean-Baptiste, « l’oncle Fayet », qui épousera Lucie Boulet, la tante de mon père.

Le couple déménage dans le Gard en 1912.

Rappelé à l’activité par l’ordre de mobilisation générale, Urbain rejoint le 6ème Bataillon de Chasseurs à Pied caserné à Nice. Jusqu’en décembre 1914, le bataillon renforce le 29ème RI.

En octobre 1914, ils sont dans le secteur d’Apremont, dans l’Oise, où ils tentent de conserver le plateau face aux bombardement allemands.

Certainement blessé lors de ces opération, Urbain est évacué à Louhans, hôpital temporaire, où il décédera de ses blessures le 12 novembre 1914.

Constant Gal, mort pour la France à 27 ans

Constant Pierre-Jean est né au Buffre en 1886. Ses parents, Pierre-Jean et Rosalie Causse, étaient fermiers au Buffre au moment de sa naissance. Ils n’ont vraisemblablement eu que deux enfants, une fille née en 1876 et lui.

Il effectue son service militaire comme zouave dans l’Infanterie Coloniale et participe à une campagne en Algérie entre 1907 et 1909.

Il se marie à 25 ans, en 1912, avec Léonie Maurin, originaire de Drigas.

Rappelé à l’activité par l’ordre de mobilisation générale, il est zouave de 2ème classe dans le 44ème Régiment Colonial. Ce régiment est caserné à Perpignan. On peut suivre son parcours jusque début septembre 1914, date où est tué Constant dans l’historique de ce régiment ci-dessous.

Constant Gal, blessé le 8 septembre 1914, décèdera de ses blessures le lendemain. Il avait 27 ans.

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Prosper Maurin, mort pour la France à 25 ans

Prosper Fortuné Maurin, né en 1891 à Drigas, est le beau-frère de Constant Gal. Ses parents ont eu 5 enfants, les deux premiers morts en bas-âge, Prosper, Léonie (mariée à Constant Gal) et un dernier garçon Marius Camille, né en 1895.

Lors de la déclaration de guerre, Prosper était déjà à Montpellier, au 81ème RI, en train d’effectuer son service militaire. Il se retrouve donc directement dans l’armée active et part pour le Nord avec son régiment.

Il passe sans trop d’encombres la première partie de la guerre et est blessé deux fois au cours de 1916.

Blessé sur les hauteurs de Rarécourt le 10 novembre 1916, il décèdera dans l’ambulance 5/55 le 12 novembre. Il serait inhumé dans le carré militaire du cimetière de Rarécourt dans la Meuse. Ses actions d’éclat lui vaudront la Médaille militaire et la Croix de Guerre avec Palmes.

Jules Joseph Michel, mort pour la France à 32 ans

Jules Joseph Michel est né le 13 mai 1886 à Nivoliers. Son père, David Fortuné, était maire de Hures. Ses parents ont eu cinq enfants : une fille, l’ainée, décédée à 18 ans, puis quatre garçons. Nous reviendrons sur les frères de Jules qui ont traversé la guerre sans trop d’encombres.

Jules exerce la profession de maçon. En 1913, il se marie avec Marie-Flavie Bernadette Arnal, originaire de Mas-Saint-Chély. Le couple aura une fille avant la guerre, née en 1914.

Dès l’appel à la mobilisation, Jules rejoint son régiment, le 35ème Bataillon de Tirailleurs Sénégalais basé à Toulouse. Jusqu’en 1916, Jules reste à Toulouse et fait partie de l’encadrement chargé de l’instruction des troupes. Puis, les différents BTS seront impliqués dans les batailles de la Somme, Verdun et surtout « le chemin des Dames ». Jules rentrera vivant du conflit. C’est une maladie (non précisée) contractée au service qui provoquera sa mort le 9 mars 1919, qui provoquera sa mort. Il est considéré « Mort pour la France »

Son plus jeune frère, Odilon Camille, garde-champêtre, sera fait prisonnier dès le mois d’aout 1914 et déporté en Allemagne. Il sera rapatrié en décembre 1918, à la fin de la guerre et se mariera plus tard avec Bernadette, la veuve de son frère.

Son frère ainé, Marius Justin Louis sera également prisonnier en Allemagne entre 1916 et 1918.

Son frère cadet, Jean-Joseph Urbain, maire de Hures à la suite de son père, a été blessé par balle au genou en septembre 1914. Rapatrié, il terminera la guerre à l’intérieur.

Eugène Pratlong, mort pour la France à 22 ans

Eugène Félix Pratlong est né à Drigas le 30 mai 1892. Il est issu du second mariage d’Adrien Pratlong, berger à Drigas. La première femme d’Adrien, Emilie Balmadier, est décédé en couches en 1879. Sur trois enfants, un seul survivra, le frère ainé d’Eugène, Célestin, né en 1874. Son père se remarie en 1880 avec Marie-Irma Salgues de Saint-Pierre des Tripiers. Célestin aura une sœur, Marie, née en 1891, et deux autres sœurs nées après lui et décédées toutes les deux à moins d’un an, prénommées toutes les deux Marthe-Léonie.

En 1914, Eugène a 22 ans. Il est encore au service militaire au 81ème RI et part directement sur le front en aout 1914.

Comme Joseph Combes, il suit son régiment en Meurthe et Moselle. Il est tué lors de la défense de la ferme de Beauséjour, sur les hauteurs de Lunéville, le 20 mars 1915.

Pratlong

Justin Recouly, mort pour la France à 37 ans

Justin Urbain Recouly est né au Buffre le 25 octobre 1879. Sa naissance a été reconnue tardivement par un jugement du Tribunal civil de Florac en 1902. Il était le second d’une famille de huit enfants domiciliée au Buffre.

En 1902, pendant son service militaire, il était cavalier au 17ème Régiment de Dragons et domicilié à Carcasonne. En 1913, sa fiche matricule nous enseigne qu’il a été voiturier successivement à Mende puis à Saint Jean du Gard.

Lors de la mobilisation générale en Aout 1914, il a 35 ans. Il incorpore alors le 16ème Escadon du Train comme conducteur. Il est décédé à l’hôpital militaire de Montmirail des suites d’une congestion pulmonaire (certainement gazé) le 20 avril 1917.

Emmanuel Vachin, mort pour la France à 22 ans

De ses prénoms complets, Emmanuel Frézal Edouard Paul Vachin est né le 9 aout 1896 au Fraïsse, commune de Mas Saint-Chély. Ses parents, Frézal et Marie-Antoinette Robert, étaient propriétaires en ce lieu.

Lors de la mobilisation générale, Emmanuel n’avait que 19 ans. Il n’a été mobilisé qu’à ses 20 ans, en 1915 où il rejoint le 164ème RI comme Caporal grenadier. Visiblement très courageux et entreprenant, il est cité à l’Ordre du régiment en 1918 pour faits de bravoure. Il décèdera des suites de blessures reçues au combat le 22 aout 1918 à l’hôpital mixte d’Orléans. Il n'avait que 22 ans.

Bibliographie

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