Articles 2021

En passant beaucoup de temps à éplucher les registres d'état civil, les maires finissent par nous devenir familiers, leur signature reconnaissable. J'avais envie de consacrer un petit article sur les maires de la commune de Hures, depuis la Révolution. J'y ai retrouvé comme adjoints certains de mes aieux.

Pierre-Jean Monginoux, jeune travailleur de terre de 24 ans, originaire de Cauquenas, est-il mort guillotiné à Florac le 11 juin 1793 ? S'est-il évadé ? Mystère ...

Lorsque l'on se promène dans les rues de la Malène, on ne peut pas manquer le rocher de la Barre, encore noirci par les flammes de l'incendie du 31 octobre 1793. Le site de la mairie nous dit ceci :

Dans les Gorges du Tarn, des prêtres réfractaires se cachèrent dans les grottes pour échapper aux républicains. Seuls les paysans locaux connaissaient l’emplacement de ces cachettes, qui pour la plupart, ne sont atteignables qu’en barque. Les réfugiés furent aidés par les habitants qui leur apportèrent des vivres. D’après les habitants, près de Rieisse au Roc des Hourtous, une grotte est surnommée « la Grotte des prêtres ». Elle aurait autrefois servi de refuge.
Durant l’automne de l’année 1793, les troupes Républicaines se rendirent dans les Gorges du Tarn pour débusquer les royalistes qui s’y seraient réfugiés. C’est à cette occasion, le 31 Octobre 1793, que des soldats envahirent le village de La Malène. Durant plusieurs jours, ils pillèrent les maisons de leurs richesses, de leurs meubles et de leurs vivres. Les habitants furent pris en otage et furent chassés des maisons avant que l’on ordonne d’y mettre le feu. Le Rocher de la Barre et certaines maisons de la rue du Barry, conservent encore les traces de cet incendie. On raconte que l’on entreposait les noix sous les toits pour les faire sécher, le feu, créa une fumée noire qui laissa son empreinte sur les murs et les parois rocheuses.
Après ce ravage, les républicains réquisitionnèrent tous les hommes du bourg et les conduisirent aux prisons de Rodez. Ce n’est qu’après plusieurs mois de détention qu’ils purent rejoindre leur village. Nombreux sont les habitants qui décédèrent durant cet hiver.

"Le mardi 11 juin 1793, fête de saint Barnabé et grande foire à Florac, l'aube se leva sur la guillotine, dressée près d'une large fosse, entre l'église et le vieux cimetière. A dix heures, les portes du château s'ouvrirent pour quarante condamnés. Le cortège s'avança entre deux haies de gardes nationaux, au roulement lugubre et intermittent du tambour, sur lequel planait le chant des litanies de la Sainte Vierge, entonnées, dit-on, par un Persegol, auquel ses compagnons de supplice répondaient d'une voix ardente, qui fit monter bien des larmes aux yeux des spectateurs de cette procession tragique."

(Delon - La Révolution en Lozère)

Nos 52 prisonniers arrivèrent tous à Florac le 29 mai 1793, à la tombée de la nuit, et furent remis aux autorités. Le dimanche, 2 juin, le tribunal les déclara « hors la loi, convaincus de révolte et émeute contre-révolutionnaire ; de s'être revêtus d'un insigne de rébellion ; d'avoir cherché à envahir le territoire de la République ; d'avoir provoqué le rétablissement de la royauté par des cris multipliés de « Vive le roi! » ; de s'être répandus dans diverses communes et dans divers cantons, pour exciter les citoyens à la révolte ; d'avoir pris le prétexte de la religion et de Jésus-Christ, pour se porter à de pareils excès. »

Un diaporama sur les croix du Méjean, à l'occasion de ballades à pied ...

Après un premier billet sur le monument aux morts de Hures, j'avais envie de parler de celui de la Parade, peut-être pas de manière aussi exhaustive, mais avec quelques histoires retrouvées sur ces 35 jeunes poilus qui sont morts lors de ce conflit.

La balade des Arcs de Saint-Pierre, à proximité de La Viale, sur le Méjean, est une promenade que je fais tous les ans depuis … 50 ans ! Ce lieu particulier et hors du temps nous transporte à l’époque gallo-romaine (voire beaucoup plus loin !). Une poésie particulière s’en dégage. J’y suis allée pour marcher, d’abord enfant, puis avec mes enfants), pour courir, même pour y passer l’après-midi, perchée sur un rocher, avec un bon bouquin.

Nous cousinons (par alliance et de TRÈS loin !) avec Céleste Albaret, la célèbre gouvernante de Marcel Proust. Un récent article d'une cousine lozérienne me donne l'occasion de parler de la vie de Céleste. 

Superbe travail de Jean-Yves Bou, qui m'a "sauvé la vie" plus d'une fois alors que je recherchais la localisation des lieux-dits mentionnés dans les archives paroissiales, qui n'ont plus grand-chose parfois à voir avec ceux que l'on trouve dans les communes actuelles.

Ouvrage en 2 tomes : l'atlas et le dictionnaire.

Je reprends la quatrième de couverture :

L'objectif de cet ouvrage en deux tomes est de restituer les limites disparues des paroisses, communautés et seigneuries à la veille de la Révolution française. Il a été réalisé à partir de l'analyse de milliers de documents d'archives et il associe des cartes par commune et des notices explicatives. C'est avant tout un outil de travail pour les généalogiqtes et les historiens du Rouergue, mais aussi un ouvrage de référence pour tous les curieux et les amoureux de cette belle région.

Voir également son site : Accueil - Jean-Yves Bou (jeanyvesbou.fr)

Le maquis Bir Hakeim la résistance en languedoc, par Aimé Vielzeuf et René Maruejol | éditions Ampelos (editionsampelos.com) raconte l'odyssée du plus prestigieux des maquis du Midi languedocien, celui qui, aussi, a compté le plus de martyrs.

Créé dans la région de Toulouse, ce groupe de l’Armée Secrète du mouvement Combat  pérégrina de Villefranche-de-Rouergue, dans l’Aveyron, à  Douch, dans l’Hérault, ensuite au Benou, dans les Basses-Pyrénées, de là  dans l'est du Gard, près de Mèjannes-le-Clap et en basse Ardèche, puis dans les Cévennes, enfin sur le causse Méjean où, le 28 mai 1944, il devait connaître un funeste destin.

Après la tragédie de La Borie – La Parade, ce fut, au cirque de Mourèze la résurrection du maquis Bir-Hakeim et son triomphe lors de combats libérateurs de la seconde quinzaine d'août 1944.

Plus de détails sur les évènements de la Borie sur le site La Parade (Lozère), 28 mai 1944 - Maitron.

Un court métrage de 40 min, Bir Hakeim, le maquis des patriotes, est sorti en 2012. Il a été tourné sur les lieux des évènements.

Livre passionnant, d'autant plus que les histoires familiales nous avaient été racontées à ce propos par des anciens ayant été témoins de cette tragédie. Peut-être un prochain billet d'ailleurs ! 

Livre magnifique pour les amoureux du Causse Méjean : Un dernier berger, Colette Gouvion et Renaud Dangreville aux éditions du Rouergue. (Un dernier berger | rouergue (lerouergue.com))

Christian Avesque, est le dernier berger du causse Méjean. De ce royaume de beauté émaciée, il possède tout ce qui n'a pas de prix: des paysages de sauvagerie et de douceur, un ciel somptueux, la mémoire des lieux, la connaissance des animaux, des plantes. Il a le regard qui pétille, une barbe de patriarche et la robustesse de ces arbres irréductibles qui s'arriment à la terre maigre du plateau, résistant à la sécheresse, à la neige, au vent. Il est berger, le dernier berger salarié du Causse, le seul qui, comme dans les chansons et les contes; parce qu'il n'aime ni les clôtures ni les animaux parqués, mène encore chaque jour son troupeau là où il trouvera la meilleure provende. Il ne possède rien. Pas même les quelque trois cents brebis dont il est responsable. S'il ne quitte guère son territoire, il fait sur les ailes des oiseaux migrateurs de magnifiques voyages. Et s'il n'a nul besoin d'un agenda pour scander ses travaux et ses jours, c'est que, justement, ces oiseaux en sont les repères. Les chants de l'alouette Lulu, du rossignol ou de la grive, les voltiges des aiglons, des milans ou des vautours, sont pour lui l'annonce des tâches à accomplir, les infaillibles marqueurs des saisons de la nature, et le rappel des saisons de sa propre vie. Son temps à vol d'oiseau...

Ce livre me touche plus particulièrement car Christian Avesque est le cousin issu de germain de mon père... la famille quoi ! 

NB : J'ai écrit ce billet le 1er novembre 2021, dans la soirée j'apprends le décès de Christian Avesque. Un grand homme du Causse a allumé une étoile de plus dans le ciel ...

Je cherchais un livre qui m'explique clairement la généalogie des Rois de France, histoire de m'y retrouver plus facilement. (Mes souvenirs d'école sont un peu loins !) 

L'Histoire de France de branche en branche, de Renaud Thomazo, livre publié chez Larousse, est un très beau livre, où les dynasties sont représentées sous la forme d'arbres généalogiques richement illustrés : les armes, des tableaux, des explications sur les différentes alliances et leurs implications politiques.

On y part des Mérovingiens pour arriver de nos jours, en passant par Napoléon et la République.

Ce n'est pas un livre à lire d'un trait mais à prendre et à reprendre lorsqu'une question nous embête.

L'Histoire de France de branche en branche | Editions Larousse (editions-larousse.fr)

Dans le cimetière de Hures, j'ai trouvé la sépulture du lieutenant Joseph Boulet, alias Beldac, tombé en Savoie le 21 décembre 1941. Vu le patronyme, j'ai fait des recherches et trouvé qu'il s'agissait du frère de mon grand-père, mon grand-oncle donc, dont je n'avais jamais entendu parler ...

Armand Aigouy, de son nom de plume "Armand del Fabre", était le cousin germain de mon grand-père paternel. Je l'ai connu lorsque j'étais adolescente, il est décédé en 1986. A l'époque, je ne savais pas grand-chose sur lui, pour moi c'était "le Cousin", un religieux en retraite qui venait passer ses vacances dans sa maison familiale de la Volpilière, et nous abreuvait d'histoires en tout genre ... que je n'écoutais pas. Quelle erreur !

Le département de la Lozère est celui qui a compté le plus de morts par habitant. Les paysans sont placés en première ligne, et, une fois qu’il devient évident que la guerre va durer, ils restent seuls : les ouvriers qualifiés sont retirés du front pour encadrer la nouvelle main-d’œuvre, des femmes principalement, dans les usines.

Pour les jeunes Lozériens, le conflit est meurtrier. Il n’y a pas de commune qui ne paie son écot à la patrie. Pour le département de la Lozère, 4,86 % de la population de 1911 disparait (à comparer avec les 2,9 % de morts pour la France en général). Certes, la Lozère, avec ses 5 962 morts au combat, se classe au 81^ème rang des départements français, loin de la Seine et de ses 96 620 morts. Mais c’est, en pourcentage, le plus touché des départements français : 22 % des mobilisés lozériens décèdent, contre 17 % au niveau national.

Je vais essayer de retracer l’histoire des 14 soldats tombés pendant la Grande Guerre figurant sur le Monument de Hures.

Le 8 janvier 2021 est disparu Roger Lagrave, merveilleux raconteur d'histoires lozériennes. Parmi les superbes parutions de son oeuvre, un livre m'a plus particulièrement touchée : "Joseph Vachin, enfant du Causse Méjean et soldat de l'empire". L'introduction est superbe :

"Le 24 avril 1784 à Carnac, hameau du Causse Méjean, est né Joseph, fils de Marie-Jeanne Pouget et de Pierre Vachin.

Joseph Vachin d'une famille établie sur le causse depuis le XIVe siècle.

Qu'allait faire de lui son destin ? Un berger ? Un laboureur ? Un prêtre ? Le simple habitant sans histoire d'un pays de pierre et de vide ?

Il allait être JOSEPH VACHIN caussenard du Méjean et soldat de l'Empire, enraciné dans son pays ; mais aussi voyageur de l'Europe."

Rencontrant beaucoup de membres de cette famille dans mes recherches généalogiques, j'ai eu envie d'en savoir un peu plus. Voici dans ce billet, les quelques éléments que j'ai pû rassembler.

J'ai déjà parlé de la famille Pastorel dans un précédent billet, ainsi que de la famille Fages qui fait partie de ma lignée, plus précisément du couple Paul Fages et Jeanne Marie-Marthe Pourquery. L'étude de ces familles, plutôt bourgeois aisés, a mis en évidence également les mariages de leurs enfants, dont certains pourraient paraitre originaux : mariage entre cousins germains, voire même entre oncle et nièce !

Nous au village, aussi on a, de beaux assassinats ....

Il était une fois, en 1909, sur le Causse Méjean ...

Quelques éléments sur les Fondeurs Réunis, où Emiland Branchet ainsi que trois des frères Bolusset (Denis et les deux Agnan) ont travaillé à Chalon-sur-Saône.

Tous les fils de Claude ont participé au conflit de 1914-1918, même le petit Agnan qui n'avait que 19 ans à la déclaration de guerre. Le conflit a relativement épargné les hommes de la famille : tous sont partis ... et tous sont revenus.