Les noms dans la pierre, le contexte

Le 11/11/2025 0

Dans La Lozère

Il y a quelques années, j'avais écrit deux articles sur les monuments aux morts des villages de Hures et de la Parade. C'était au début de la création de ce blog et après relecture, je n'en étais pas vraiment contente. De plus, ayant progressé dans l'étude des habitants successifs de ces villages, de nombreuses informations supplémentaires m'ont donné envie de réécrire ces articles, et de les fractionner par individu. 

Je vais démarrer cette série en plusieurs épisodes le jour de l'armistice, hommage symbolique aux poilus de ces monuments, tombés maintenant il y a plus de 100 ans ...

La Grande Guerre en repères

Entre 1914 et 1918, l’Europe s’est enfoncée dans l’un des conflits les plus meurtriers de son histoire. Tout commence le 28 juin 1914, avec l’assassinat de l’archiduc François-Ferdinand à Sarajevo. En quelques semaines, les alliances militaires s’activent, les déclarations de guerre se succèdent, et la France entre en guerre le 3 août.

La guerre de mouvement initiale s’enlise dès l’hiver 1914 dans une guerre de tranchées. Les soldats s’enterrent dans la boue, le froid, la peur. Verdun, la Somme, le Chemin des Dames deviennent des noms synonymes de carnage.

En 1917, la Russie bascule dans la révolution, les États-Unis entrent en guerre, et les mutineries secouent l’armée française.

En 1918, les empires centraux s’effondrent les uns après les autres. L’armistice est signé le 11 novembre à Rethondes.

La France compte plus d’1,3 million de morts, dont 5 962 en Lozère. Chaque commune, chaque famille, chaque hameau a été touché.

Frise Grande Guerre

Les régiments de Mende : 142e et 342e Régiments d'Infanterie

Le 142ème Régiment d’Infanterie est un régiment d’active mobilisé dès le 2 août 1914. Il participe aux premières offensives en Lorraine, puis aux combats de Champagne, de Verdun, l’Argonne et de la Somme.
A l’entrée en guerre, l’état-major et deux bataillons du 142ème RI étaient en dépôt à Lodève et un bataillon à Mende. Le régiment était rattaché à la 62ème brigade d’infanterie de la 31ème division du 16ème corps d’armée commandé par le Général Taverna à Montpellier.

Le 342ème RI, régiment de réserve(1) créé à partir du 142ème rassemble des hommes de Lozère, de l’Aveyron, de l’Hérault et des Pyrénées-Orientales. Il est engagé à Ypres dès l’automne 1914, puis à Verdun et dans les secteurs de Champagne. Il est dissout après l’offensive du Chemin des Dames et les survivants sont répartis entre les 35ème et 60ème RI.

Ces deux régiments, souvent cités par la suite, illustrent la forte mobilisation des villages du Causse. Leurs parcours, marqués par de lourdes pertes, témoignent de l’implication directe des soldats lozériens dans les combats les plus meurtriers de la Grande Guerre.

 

(1) À la mobilisation, chaque régiment d'active crée un régiment de réserve dont le numéro est le sien plus 200.

Hures-la-Parade

Nichée au cœur du Causse Méjean, la commune de Hures-la-Parade incarne la rudesse et la beauté des paysages lozériens. Ici, les plateaux calcaires s’étendent à perte de vue, ponctués de hameaux aux toits de lauze, de fermes isolées, de drailles ancestrales. C’est un territoire de bergers, de cultivateurs, où la vie se tisse au rythme des saisons et des traditions.

Avant 1914, Hures et La Parade(2) formaient deux entités rurales distinctes, unies par les liens familiaux, les foires, les mariages, et les travaux collectifs. La population y était modeste mais stable, composée de familles nombreuses, souvent enracinées depuis plusieurs générations. Les hommes partaient parfois en transhumance ou en service militaire, mais la guerre restait une notion lointaine.

La déclaration du conflit en août 1914 bouleversa cet équilibre. Les jeunes hommes furent appelés, les réformés reclassés, les pères mobilisés. Les femmes prirent la relève dans les champs, les enfants grandirent dans l’attente, et les nouvelles du front parvinrent par bribes. Peu à peu, les noms des disparus s’accumulèrent, jusqu’à ce que la commune décide de les inscrire dans la pierre.

Aujourd’hui encore, Hures-la-Parade porte les traces de cette histoire : dans ses monuments, dans ses registres, dans les souvenirs transmis.


(2) La fusion des deux communes date de 1971 pour former Hures-la-Parade.

Il sera mention dans cette série des nombreux hameaux de la commune de Hures-la-Parade. Avant 1971, leur répartition entre les deux anciennes communes était la suivante :

Hures La Parade

Drigas
Le Buffre
Le Villaret
Nivoliers
Cazeneuve
La Bégude Blanche
Saubert

La Borie
Les Herans
Les Horts
Hyelzas
Le Bedos
Aumières
La Retournade
Les Avens
Les Douzes

 

Rendez-vous demain pour la suite ...

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