Quand un boulanger devient un héros

Le 19/11/2025 0

Dans La Lozère

En farfouillant les différents faits divers à la recherche d'inspiration pour ce Challenge, j'ai trouvé l'article ci-dessous dans Le Courrier du Gard du 29 mars 1868. Une ville, Meyrueis, un patronyme, Avesque, qui ne me sont pas inconnus. 

Je vais donc chercher qui était cet Hippolyte Avesque ...

18680329 courrier du gard

Les médailles d'honneur pour acte de courage et de dévouement

Les premières médailles d'honneur pour actes de courage et de dévouement, appelées médailles de sauvetage, ont été décernées sous Louis XIV et sous Louis XVI, mais ce n'est que le 2 mars 1820 que le roi Louis XVIII en organise l'attribution. Décernée par le ministre de la Marine afin de récompenser les marins qui se signaleraient par leur dévouement pour sauver les personnes ou les biens exposés à périr dans les flots, cette récompense honorifique pouvait être portée à la boutonnière, suspendue à un ruban tricolore.

Le 31 janvier 1833, une circulaire ministérielle autorise le ministère de l’Intérieur à décerner une médaille destinée à récompenser le courage et le dévouement des personnes qui, au péril de leur vie, en ont sauvé d’autres.

Actuellement, les règles de détail relatives à ces récompenses sont définies dans l'instruction n°3918 du 18 septembre 1956 et la circulaire du 14 avril 1970. Le critère à retenir pour l'octroi de la médaille pour actes de courage et de dévouement est la notion de risque certain encouru par le sauveteur à l'occasion d'un acte précis de courage et de dévouement.

Outre la lettre de félicitations et la mention honorable, il existe cinq degrés de récompense :

  • bronze : décernée lorsque le sauveteur a réellement risqué sa vie, ou lorsque, s’il a couru des risques moindres, il est déjà titulaire d’une lettre de félicitations ou d’une mention honorable ;
  • argent de 2e classe : la médaille d’argent est décernée exclusivement aux titulaires de la médaille de bronze qui ont, à nouveau, fait preuve de courage et d’abnégation ;
  • argent de 1re classe : est attribuée aux personnes qui ont déjà accompli des sauvetages ou manifesté un courage exceptionnel ;
  • vermeil : est décernée, avec une grande réserve, pour les actes d’une grande intrépidité, ainsi qu’aux titulaires d’au moins deux médailles d’argent ;
  • or : est attribuée aux personnes ayant rendu, à plusieurs reprises, des services exceptionnels à leurs concitoyens. Elle n’est cependant généralement accordée qu’à titre posthume.

Source : Article Médaille d'honneur pour acte de courage et de dévouement de Wikipédia en français (auteurs)

Cherchons notre boulanger ...

Boulanger

Première vérification : vu que j'ai fait pas mal de relevés systématiques dans les environs de Meyrueis, regardons s'il n'est pas déjà dans mon fichier .... Non.

Je vais donc chercher sur Geneanet un Hippolyte Avesque, boulanger, ayant vécu à Meyrueis entre 1840 et 1900. Et là, seulement deux réponses dont un décédé en 1863. 

Il me reste donc : 

Jules "Hippolyte" Avesque, né en 1823 et décédé en 1901.

Je vous laisse quelques heures le temps de faire sa connaissance !

Me revoilà

Jules Hippolyte Avesque est le fils de Louis Avesque et Marianne Malzac, couple de cultivateurs vivants dans le hameau de Costeguison, sur les hauteurs de Meyrueis. Il est né en 1823. Issu d'une famille nombreuse de 9 enfants, lui et son frère Cyprien Hippolyte, de dix ans son ainé, font leur apprentissage de boulanger.

Ce métier est une tradition dans la famille ; ses deux oncles paternels, Jean-Louis et Jean-Antoine Avesque, sont également boulangers dans le bourg de Meyrueis. J'imagine que les deux frères ont fait leur apprentissage chez leurs oncles ainsi que leur cousin, Louis Dauphin, fils de Jean-Louis. La boulangerie Avesque est donc une entreprise familiale.

 

Tout ce beau monde se marie, les enfants naissent, les anciens disparaissent ... L'oncle Jean-Louis meure en 1841. L'oncle Jean-Antoine mais également Cyprien Hippolyte, décèdent tous les deux en 1863. Ce qui fait qu'à la date de l'article, il ne reste plus qu'un seul Hippolyte, le "notre" !

Lui aussi est marié. En 1845, il a épousé Rosalie Delphine ... Avesque ! Ils n'ont eu que deux enfants, une fille mariée à Meyrueis, et un garçon dont on perd la trace, peut-être décédé en bas-âge.

Donc après 1863, il ne reste à la boulangerie que Jules Hippolyte et son cousin Louis Dauphin, également père de famille. Ce dernier semble être le patron de la boulangerie ; il est qualifié sur les actes de "négociant" et exerce également comme greffier de la Justice de paix.

Donc en 1867, Jules Hippolyte est décoré pour s'être jeté au devant d'un cheval emballé ; il avait 44 ans et était dans la force de l'âge ! 

Que devient-il ensuite ?

Il perd sa femme assez jeune, en 1878. Sa fille est mariée depuis 1845 et lui donne de nombreux petits-enfants. Son cousin meure en 1872 en ne laissant aucun enfant vivant. A-t-il conservé la boulangerie ? Il faudrait consulter les actes notariés pour le savoir ...

Jules Hippolyte a vécu jusqu'à l'âge de 78 ans. Il meure à Meyrueis en 1901.

 

Ainsi se termine l'histoire du boulanger de Meyrueis, héros d'un jour !

 
Medaille devouement
 
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