Semaine 17 : le 27 juillet 1593 aux Avens

Le 24/04/2022 0

Dans Les Lozériens

Le mardi 27 juillet 1593, le notaire Jehan Gély de la bourgade de Meyrueis est mandé aux village des Avens, sur le Causse Méjean. On se presse dans l'oustal d'Antoine Cassan, un veuf du village. Il y a là Sire Guillaume Portalier de la Borie, Jean Roux du Bedos, Jean Gal de Drigas, Pierre Arnal du Buffre et les familles Cassan et Teissier des Avens au complet.
 Jehan Gély sort sa plus belle plume, et les actes s'enchainent ...

Un arbre pour s'y repérer

Le premier acte, un mariage de raison

Le couple le plus âgé s'avance. La femme, Astrugue TEISSIER, une tentaine d'années, est veuve depuis peu de Jean ARNAL du Buffre. Il lui a laissé une fille, Louise, d'environ 13 ans. 

L'homme, un peu plus âgé, environ 40 ans, est lui aussi veuf. Sa femme Jeanne AVESQUE, est décédée de fièvres et l'a laissé avec deux enfants, Jeanne, à peine plus âgée que Louise, et Guillaume, environ 19 ans. Antoine CASSAN est originaire du Gauzinès, sur la paroisse de Saint-Georges de Lévéjac, sur le Causse Sauveterre voisin. Son mariage l'a conduit aux Avens où il habite depuis une vingtaine d'années.

Les deux veufs ont décidé d'unir leur sort. Le notaire enregistre alors leur contrat de mariage.

Astrugue n'a plus ses parents. Antoine Teissier et Astrugue Valmalle, nés dans les années 1520, sont décédés depuis longtemps. Ce sont ses frères, Sires Antoine et Jean Teissier, qui assisteront la future mariée dans ses secondes noces. Son beau-frère Pierre Arnal, frère de son feu premier mari, est également présent pour veiller aux intérêts de sa nièce Louise.


Le mariage des enfants

Une fois le mariage des parents officialisé, c'est au tour des enfants. La petite Louise, intimidée s'avance. Le Guillaume, elle le connait depuis toujours, le village n'est pas si grand ! Il est grand, costaud, et aussi intimidé qu'elle dans ses plus beaux habits mis pour l'occasion. 

Leurs parents, maintenant époux, ont arrangé le mariage de leurs enfants pour garder intacte leur propriété. Ils leur font à l'occasion don de la moitié de leur biens. Une des conditions est également de vivre tous sous le même toit, mais de toute façon, quelle autre alternative ? C'est ce qu'ils connaissent depuis toujours d'ailleurs. Ils seront donc mari et femme, même le tonton Pierre Arnal est d'accord.

Jehan Gély continue alors sur sa lancée et enregistre le contrat de mariage de Louise et Guillaume et la donation de leurs parents.

Mais ce n'est pas fini !

Non, ce n'est pas fini, il reste la Jeanne, la petite soeur de Guillaume. Vu que son père va maintenant habiter la maison des Teissier, il faut quelqu'un pour tenir leur ancienne habitation et un homme pour s'occuper des terrains et appartenances. Jean Teissier, le frère d'Astrugue, est toujours célibataire. Il a plus de 35 ans et habite encore avec sa soeur. Il fera l'affaire et comme cela, tout reste en famille !

Un troisième contrat de mariage est alors conclu, faisant de Jean et Jeanne mari et femme et propriétaires de la maison des Cassan.

Le notaire redescend à Meyrueis, quelques pièces tintant dans sa bourse. Il a bien travaillé mais, quel sac de noeuds ! Jeanne est devenue la tante par alliance de son frère Guillaume ; Louise et Guillaume, demi-frère et soeur par le mariage de leurs parents, sont devenus mari et femme. Jean, l'oncle de Louise, est devenu son beau-frère...

Les joies des familles recomposées !

  • Aucune note. Soyez le premier à attribuer une note !

Ajouter un commentaire

Anti-spam