Cet article est extrait de la Lanterne du 16 mars 1890. On pourrait croire à une blague de potache ou à un sketch des Inconnus. Et pourtant, en 1890, dans la paisible commune d’Ancretteville-sur-Mer, un vieil homme nommé Lecanu, tisserand de son état et accessoirement notre ancêtre, se retrouva au cœur d’une affaire… de poux.
Le reproche était aussi insolite que cruel : il aurait, dit-on, transmis volontairement des poux à ses voisins. Pas de dispute de terrain, pas de gifle au cabaret : non, un complot capillaire !
Dans un climat encore imprégné de superstition, certains voyaient dans ces bestioles plus qu’une simple nuisance. Les poux pouvaient devenir les armes d’un sorcier ou le signe d’une malédiction. On accusa donc Lecanu d’avoir jeté un sort en distribuant des parasites comme d’autres distribuent des dragées.
Le vieillard fut publiquement malmené, traité de sorcier et manqua de peu de finir dans une cheminée — façon locale de régler les comptes avec les supposés faiseurs de mal.
Entre-parenthèses, on remarque que l'anonymat de l'agresseur n'a pas été maintenu jusqu'à la fin de l'article ... Le X s'est transformé en Hertel et permettrait de retrouver le coupable !