GÉLY Marius

Le 14/12/2025 0

Dans La Lozère

Soldat au 76ème Régiment d'Infanterie, célibataire
Né à Drigas - Mort pour la France en 1918

Etienne Marius Gély

Marius Étienne Privat Gély était le fils de Prosper Adrien et de Marie-Mélanie Vergély. Né à Drigas dans une famille de douze enfants, il passa son enfance à la Borie, où ses parents étaient fermiers.

Incorporé en 1916, à peine âgé de 19 ans, Marius faisait partie de cette génération de très jeunes hommes envoyés au front sans même avoir accompli leur service militaire.

Il fut tué lors du combat de Frières, dans l’Aisne, le 23 mars 1918, à seulement 20 ans.

J'ai une affection particulière pour ce soldat. Peut-être parce qu’il est évoqué dans un texte d’Armand del Fabre, le cousin de mon grand-père, qui n’était alors qu’un petit garçon. Son témoignage, empreint de simplicité et de pudeur, garde la mémoire de ce voisin et parent disparu.

En cliquant sur la miniature, vous pourrez voir son lien de parenté avec mon grand-père paternel.

Arbre Marius Gély

 

Un soldat que je n'ai jamais revu

Tous les forgerons du Causse avaient été mobilisés. Le père avait eu une permission. Sans prendre le temps de se reposer, il repartit affuter les socs de charrue, ferrer et ferrer encore et toujours les chevaux et les bœufs à n’en pas voir la fin de la journée.
Un de ces soirs-là, je me tenais debout devant la forge où le père s’affairait. Un homme qui me parut très grand descendit de la ferme voisine. Il salua le client et demanda à papa : « A quelle heure partons-nous demain ? » Et il repartit.
Le lendemain, il fut à la maison avant le jour. Les deux hommes avaient 11 km à faire à pied pour prendre le car de Meyrueis à Millau. Ils étaient chargés de musettes et de toutes sortes d’équipements.
En embrassant maman, le beau soldat lui dit : « Adieu à tous. Je sais que je ne reviendrai pas. »
Et il y avait tant de tristesse dans sa voix ! Quand ils furent partis, j’ai voulu savoir pourquoi le soldat ne voulait pas revenir. Pour toute réponse, maman, qui ne pouvait pas parler, me renvoya au lit car il faisait encore nuit. Elle était en larmes, la pauvre !
Le brave soldat ne s’était pas trompé. Quelques temps après, nous apprenions qu’il avait été tué. C’était notre voisin, Marius Gély.

Armand del Fabre

Totes los fabres de pel Causse èram estats mobilisats. Lo paire ajèt una permission. Sans prene lo temps de far la pausa, tornava cauçar e afustar de nòu las relhas dels araires, ferrava e ferrava encara e totjorn de chavals e de buòus a pas ne veire la fin de la jornada.
Un ser èri aqui, plantat davant lo trabalh de la farga ont lo paire s’afanava. Un òme davalèt de la bòria vesina, que me semblava bèl-bèl. Saludèt lo client del paire, e puèi demandèt al papà :

« A qu’una ora nos cal partir deman ? » E s’en tornèt.
L’endeman èra a l’ostal avant-jorn. Los dos òmes avian 11 qm a se tustar a pè per afins d’anar atrapar lo car de Meiruèis sus Milhau. Eran cargats de musetas e de tot un cent-diables de forniments.
En abraçant la mamà, lo crane soldat diguèt :
« Adieussias a totes. Sabi que tornarai pas … »
E li avia tant de tristor dins sa votz ! Quand siaguèron partits, volguèri saupre per de qué lo soldat volià pas tornar.
Per tota responsa, la mamà, que podia pas parlar, me mandèt al lièch, qu’èra encara nuech. Ela se plorava, la paura !
Lo brave soldaton s’èra pas trompat dins sa pressentida. Qualque temps après, aprenguèrem qu’èra estat tuat.
Aqu’èra nòstre vesin : Marius Gély.

MPLF Gély Marius

La suite demain dans ...

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