Isidore Victor Bonnal naît le 2 avril 1890 au Buffre. Il est le benjamin d’une fratrie de cinq enfants. Son père, Jean-Baptiste, est maçon ; sa mère, Marie-Rose Julier, femme au foyer. En 1902, la famille est frappée par la mort du père.
Le destin de cette famille modeste est marqué par les épreuves : l’aîné, Jean-Baptiste, souffre de graves problèmes de santé ; un autre frère, Gervais Justin, est condamné en 1909 à quinze ans de travaux forcés pour homicide. Isidore, lui, semble suivre un chemin plus calme, jusqu’à la mobilisation d’août 1914.
Isidore rejoint le 81ème Régiment d’Infanterie, caserné à Montpellier, et part vers l’Est dès les premiers jours de la guerre. Le régiment est envoyé en Meurthe-et-Moselle, où il affronte de plein fouet les premières batailles.
Les journaux de marche et le carnet d’un soldat du même régiment, Jean-Marie Chaubet, permettent d’imaginer ce qu’a vécu Isidore : des marches sous la pluie, les villages incendiés, les nuits sans sommeil, le fracas des canons. Le 20 août, les combats font rage près d’Angevillers et de Maizières ; le régiment est décimé.
Le 22 août 1914, l’armée compte plus de 1 300 hommes tués, blessés ou disparus. Isidore fait partie de ces disparus. Sa mort sera officiellement fixée à ce jour.
Il avait 24 ans. Il recevra à titre posthume la Médaille militaire et la Croix de guerre.