Les frères Pourquery (Épisode 6 : Jean-Félix, dit Montredon)

L'an mil sept cent soixante trois et le vingt neuvième décembre a été baptisé Jean Félix né la veille fils légitime et naturel de me mr Antoine Jean Pourquery avocat en Parlement et coseigneur du mandement de Peyrelade et de Dame Jeanne de Rozier mariés du présent lieu. Parrain le Sr Jean Antoine Pourquery Dubourg frère dudt baptisé, marraine Demoiselle Félice Pourquery soeur dudt baptisé. Présents le Sr François Labartasserie oncle paternel dudt baptisé signé avec le susdt parrain, la susdte marraine de ce requise a dit ne savoir.

Jean-Félix est né un an après Désiré. C'est le 9ème enfant de la famille Pourquery. Il a eu comme parrain son frère Jean-Antoine, qui avait 12 ans et signait déjà Dubourg. C'est sa soeur Marie-Félice, âgé de 9 ans et demi, qui fut sa marraine, elle ne savait pas encore signer son nom. L'oncle Labartasserie était encore présent au baptême, comme aux précédents.

Jean-Félix est mort très jeune, comme on le verra plus bas. La seule signature dont je dispose est présente sur l'acte de mariage de sa soeur, Jeanne Marie-Marthe, avec Paul Fages. La cérémonie a eu lieu le 17 février 1789 et Jean-Félix était témoin. Il avait alors 25 ans. Son frère Désiré, dit Rivesaltes, prêtre, officiait le mariage.

Il est mort d'un coup de fusil reçu à Séverac le Château le 28 avril 1790, à 26 ans. Nous allons voir dans quelles circonstances. (NB : Pourquoi est-il prénommé Raymond dans son acte de décès ... une mauvaise lecture de Montredon ?)

Le Sr Raymond Pourqueri est mort a severac d'un coup de fusil suivant le verbal qui en a été fait le vingt huit avril mil sept cens quatre vingt dix âgé d'environ vingt trois ans et a été enterré le surlendemain dans le cimetière de St Chély. Présents Jean Dalous et Jacques Laster.. tisserants de Séverac ce dernier requis de signer a dit ne savoir.

Un extrait de l'Histoire de Séverac-le-Château, par l'abbé François Julien (disponible sur Gallica), nous donne les détails sur son exécution :

"L'année précédente, le 28 avril 1790, il s'était produit un évènement bien triste. Cabassut, fils d'un gargotier de Sévérac, commandait le poste des gardes de la prison. Il s'y rendait avec ses hommes. Pourquery-Montredon, le plus jeune des fils Pourquery du Bourg, âgé de 18 ans, était du nombre et, marchait à cette corvée de mauvaise grâce. Il paraissait chercher à s'esquiver.
Cabassut le prévint que s'il décampait, on ferait feu sur lui. Pourquery se remet au rang, mais bientôt, parvenu près d'une rue oblique, il s'y élance à toutes jambes. Cabassut le couche en joue, tire à dix pas sur lui et l'étend raide mort. On prétendit que le meurtrier avait été poussé moins par des opinions politiques que par une explosion de jalousie au sujet de la fille Marion Verdier, une triste célébrité locale de l'époque."