Semaine 13 : une lignée de maréchaux-ferrants

Le 27/03/2022 0

Dans Les Lozériens

La famille Saumade, dont le plus ancien représentant que je connaisse vivait au 16ème siècle, a donné naissance à une longue lignée de maréchaux-ferrants. Originaires de Lanuéjols, sur le Causse Noir, une branche a "traversé" les Gorges de la Jonte pour venir s'établir à Drigas, petit village du Causse Méjean dont j'ai déjà abondamment parlé.

Le maréchal ferrant était un personnage important dans un village. Sa forge, toujours animée, était un lieu de rencontre. Il ferrait les chevaux, les mulets, mais également les boeufs de trait. Un peu vétérinaire, il soignait également ces animaux : il limait leurs dents et pratiquait des saignées. Il forgeait également les outils nécessaires au travail de la terre.

Le ferradou (©AD48) Ferrage des bœufs Fers à bœufs
Le ferradou permet de contenir les boeufs. Cette photo a été prise à Hyelzas, à la Ferme Caussenarde d'autrefois.  On place l'animal dans le ferradou. Les sangles permettent de le maintenir et de le soulager de son poids. On peut ainsi lui poser les fers. Les fers à boeufs sont pleins, contrairement à ceux pour les équins. Ils permettaient aux boeufs de trait de préserver leurs sabots sur les chemins caillouteux.

 

La lignée des Saumade

Une lignée de maréchaux par Emmanuelle Déchamps

L'histoire commence avec François, né en 1645 à Lanuéjols. Il est fils de laboureurs aisés et devient maréchal-ferrant dans son village. Il se marie avec Catherine VALDEYRON et donne naissance à 4 enfants, trois garçons qui exerceront le métier de leur père, et une fille Marie. Il semble être mort à la guerre (laquelle ?) vers 1678 et sa femme se remarie avec un ... maréchal-ferrant.

Leur premier fils, François, sera maréchal ferrant dans le même village. Il se marie mais décède sans descendance.
Le second, Jean, sera maréchal-ferrant à Clermont Lodève (certainement Clermont l'Hérault). Je ne connais pas sa postérité.
Enfin, le troisième, Pierre, mon sosa 708, maitre maréchal-ferrant, s'établit dans le village de Drigas après son mariage avec Marie MICHEL. (SAUMADE-MICHEL)

Parmi les 9 enfants de Pierre (4 garçons et 5 filles), deux continueront le métier :
Le plus jeune, Antoine, né en 1719, s'installe maréchal-ferrant à Meyrueis après son mariage avec Marie ALBOUZE. Il eut une nombreuse descendance, 12 enfants, mais aucun de ses sept garçons n'est arrivé vivant à l'âge adulte.
L'ainé, François, mon sosa 304, continuera le métier de son père à Drigas. Deux des garçons qu'il a eu de Catherine VERGELY seront maréchaux-ferrants : François, l'ainé, et Joseph, le benjamin. (SAUMADE-VERGELY)

François fils n'est pas resté à Drigas, c'est curieux d'ailleurs car il était l'ainé et n'a pas quitté Drigas pour se marier mais pour s'établir maréchal à Montignac, paroisse de la Malène, où il est décédé célibataire en 1796.
Joseph, quant à lui, s'est marié avec Marie Rose BOULET. Il était le maréchal à forge de Drigas. Ils ont eu 8 enfants dont un seul garçon, prénommé Joseph comme son père. (SAUMADE-BOULET)

Leur unique garçon, Joseph, maréchal-ferrant bien sûr, et également adjoint au maire de sa commune, était marié avec Marianne CASSANIS. (SAUMADE-CASSANIS). Ils ont eu 7 filles et un seul garçon né en 1820.

Ce troisième Joseph, maréchal également comme son père et ses aieux, est malheureusement décédé sans postérité à l'âge de 26 ans.

Ici s'achève donc cette longue lignée de maréchaux ferrants, qui couvre une période de presque 200 ans !

 

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