Albert Contastin et Reine Bonicel, sosas 110 et 111

Le 09/11/2025 0

Dans La Lozère

Dans les replis pierreux du causse Méjean, au cœur de la Lozère, s’écrit l’histoire d’un couple de cultivateurs : Albert Contastin et Reine Bonicel.
Leur vie, ancrée à Montignac dans la seconde moitié du XIXème siècle, témoigne d’un monde rural en mutation, où les familles s’enracinent, s’entraident, et affrontent ensemble les épreuves du quotidien.

Jean-Joseph "Albert" Contastin
sosa 110
(1825-1878)
Cultivateur à Montignac

Signature Albert Contastin

Le Marqueyrès est un petit hameau sur le causse Sauveterre, dépendant de la commune de Saint-Georges de Lévéjac. C'est ici que nait, le 10 décembre 1825, dans le foyer de Jean-François CONTASTIN et Victoire ALMERAS, leur dernier enfant qu'ils prénomment Jean-Joseph Albert. Il a déjà deux frères et une soeur : Jean-François, 6 ans, Catherine Émilie, 4 ans et Jean-Justin, 2 ans. Les parents sont cultivateurs. Albert perd son père en 1828. Il est élevé par sa mère et ses grands-parents maternels et très rapidement loué comme garçon de ferme dans les environs.

Albert est décédé assez jeune, à l'âge de 52 ans, le 2 mai 1878 à Montignac.

Marie-Marguerite "Reine" Bonicel
sosa 111
(1831-1884)

Signature Reine Bonicel

Marie-Marguerite Reine est la fille ainée de Jean-François BONICEL et Rosalie ARNAL. Elle est née le 18 mars 1831 à Montignac, commune de la Malène. Ses parents, qui n'ont eu que des filles, étaient paysans dans ce petit village situé sur les hauteurs de la Malène.

Reine est décédée après son mari, le 24 mars 1884. Elle avait 53 ans.

Leur mariage

Le 14 février 1855, en plein hiver, Albert Contastin épouse Marie-Marguerite Reine Bonicel à La Malène. Le mariage est célébré sous le régime dotal, avec contrat notarié. Les témoins sont des proches : un beau-frère, un oncle, un cousin. Ce sont des alliances solides, tissées dans la proximité des hameaux et la nécessité de s’unir pour faire face à la rudesse du causse.

Coeur

Une descendance nombreuse

Le couple a eu huit enfants, dont sept ont atteint l’âge adulte. Leurs parcours dessinent une fresque familiale contrastée, entre enracinement local et départs vers d’autres horizons.

  • Jean Joseph François, né le 7 septembre 1856 à Montignac. A l’âge de 20 ans, il effectue son service militaire au 58ème de ligne au Régiment d’Infanterie de Mende. On apprend également qu’il était berger à Montignac. Il est réformé en 1878 car sa mère est veuve et il est considéré comme soutien de famille. On ne trouve plus trace de lui dans les registres, il n’a visiblement jamais été marié. On apprend simplement qu’il est définitivement dégagé de ses obligations militaires en 1902, à l’âge de 46 ans.
  • Marie-Eugénie, née le 12 septembre 1858 à Montignac. Elle s'unit avec Louis Valentin BRAGER le 20 juin 1883. Le couple s’installe à Biesse, village dépendant de la commune de Quézac où Valentin est propriétaire d’une ferme. Ils auront neuf enfants, cinq garçons et quatre filles, tous nés à Biesse entre 1884 et 1900. Une de leur fille décède à l’âge de 15 mois (Marie-Joséphine, née en 1887). En 1900, leur dernier garçon est mort-né. Il lui sera donné les prénoms de Louis Valentin comme son père. Les quatre garçons restants ont tous participé à la Grande Guerre. Seul leur fils Urbain David Isidore y est décédé. Il était étudiant en théologie et portait le titre d’abbé. Il était caporal infirmier dans l’armée active. Il a été tué en 1915 dans la Marne. Les indications sur le Journal Officiel sont élogieuses : Croix de guerre, étoile de bronze et Médaille Militaire posthume (J.O. du 21/02/1922). Soldat très courageux. A été tué pour la France, le 30 juin 1915, au bois de la Grurie, en faisant vaillamment son devoir.
  • Marie-Reine, née le 24 décembre 1860 à Montignac. Elle s'unit avec Auguste FOULQUIER de Saint Préjet le 23 février 1884. Ils n’auront qu’un enfant qui ne vivra que 15 jours. La grossesse et l’accouchement ont dû très mal se passer. Marie-Reine n’aura plus d’autre enfant, bien que l’on soit sûr que le couple soit resté sur Saint Préjet. Elle est dédédée en 1941.
  • Marie Euphrasie Elise, née le 16 novembre 1862 à Montignac, décédée à l'âge de 7 jours.
  • Marie-Euphrasie, née le 13 mai 1864 à Rouveret. Le 10 mars 1887, elle épouse Camille Fortuné COMMANDRÉ d'Anilhac. Le jeune couple vit quelque temps à Anilhac, puis à Montignac et part ensuite s'installer dans le Gard, à Saint-Côme-et-Maruéjols. Ils ont eu 6 enfants. Marie-Euphrasie est décédée en 1933.
  • Marie-Esther Célestine, née le 17 juillet 1865 à Rouveret. Elle s'unit avec Auguste DELORME BERGERON le 18 juin 1888. Après leur mariage, le couple s’installe un temps à Montignac, où nait leur fils Sylvain en 1889. Ils repartent ensuite à Sainte Enimie où Auguste exerce le métier de distillateur à côté de l’exploitation de sa ferme. Comme sa sœur Marie-Reine, Esther semble avoir du mal à tomber enceinte : une fille nait en 1893 (Marie-Enimie Philomène) mais meurt à l’âge de 14 mois. Le couple n’aura pas d’autre enfant par la suite.
  • Frédéric Marius Jules, né le 25 juillet 1867 à Rouveret. Il s'unit avec Marie-Eugénie DUFOUR le 20 janvier 1892. Ils ont eu 8 enfants. Frédéric semble avoir quelques soucis de santé : en 1897, il est réformé pour arthrose du genou gauche qui s’est aggravée avec le temps puisqu’en 1914, il est maintenu réformé pour cette même raison avec une mention supplémentaire : édenté ! Il a vécu jusqu'en 1939.
  • Marie-Octavie Virginie, épouse d'Odilon BONICEL, mon ascendante.

À travers ces enfants, on perçoit les lignes de force de la société rurale : les aînés qui restent, les cadets qui partent, les filles qui fondent des foyers, les fils qui deviennent soldats ou artisans. La guerre, les maladies infantiles, les migrations dessinent en creux les fragilités de ces vies.

Aucune note. Soyez le premier à attribuer une note !

Ajouter un commentaire

Anti-spam